|
27-05-2012 |
|
Le jour où, il y a quelques mois, je lisais Dérive sanglante de William G. Tapply, je découvrais à la fois un auteur à l'écriture magnifique et une collection passionnante. Vint ensuite le deuxième roman de ce même auteur : Casco Bay. Et, en feuilletant le mini catalogue en fin d'ouvrage, je découvre d'autres titres, d'autres auteurs, dont un nom, sans prénom : Trévanian. Etrange nom que celui-ci... Intriguée, j'ai pris sans hésitation son roman La Sanction à la bibliothèque du village il y a un mois. Tout d'abord, la collection. Il s'agit de Noire, des éditions Gallmeister. Bien entendu, étant donné le nom, il s'agit de romans policiers, genre que j'affectionne particulièrement. Mais ce qui m'a plu dans ces trois livres lus récemment, c'est l'arrière-plan des intrigues : la nature. Dans les romans de William G. Tapply, on plonge dans les rivières à truites et saumons des Etats-Unis, avec des descriptions de la nature à émerveiller. Et dans La Sanction, je me suis retrouvée pendue à des pitons solidement ancrés dans la face nord de l'Eiger, en Suisse, avec des alpinistes prêts à tout pour atteindre le sommet. Cette montagne m'était totalement inconnue et je me suis passionnée pour les aventures des protagonistes du roman et les tentatives d'ascension qui y sont décrites, informations réelles au milieu de la fiction. Ensuite, le roman La Sanction et son auteur mystérieux. La quatrième de couv' présente brièvement Trévanian : "TREVANIAN est l’un des auteurs les plus mystérieux de ces dernières années. On sait peu de chose de lui. Américain, il a vécu dans les Pyrénées basques et est probablement mort en 2005." Une présentation plus complète se trouve à la fin du roman. Trévanian est en fait un pseudo. L'auteur est Rodney Whitaker, qui préférait consacrer son temps à l'écriture et à se créer des profils multiples d'auteurs (en fonction des romans qu'il écrivait), plutôt qu'à être connu et célèbre. Pas de photo, pas d'identité, pas de vie : telle est la façon qu'avait cet homme de se créer des pseudos. L'histoire de La Sanction est un peu abracadabrante : un professeur féru d'art et de femmes mène une double vie en tant que tueur à gages. Il vit dans une église rénovée, n'a quasiment pas d'amis et doit, pour pouvoir acheter une toile et continuer à vivre au-dessus de ses moyens, réaliser une dernière "sanction", autrement dit, un règlement de compte. La première partie du livre très "James Bond" (les gadgets en moins) ne m'a pas énormément plu. Par contre, le style d'écriture, l'humour, et surtout tout ce qui a trait à l'alpinisme m'ont vraiment accrochée. Le suspens tient au fait que le héros ne connaît pas l'identité de sa cible et doit le découvrir au tout dernier instant, pendu au-dessus du vide sur la face nord de l'Eiger. Accrochez-vous ! Vous ne serez pas déçu ! Ce livre a été porté à l'écran à la fin des années 70 par Clint Eastwood. 
Page de l'éditeur : http://www.gallmeister.fr/livre?livre_id=472
|
|
|
09-05-2012 |
|
C'est un témoignage poignant et qui donne matière à réflexion que nous livre ici Delphine de Turckheim (que je ne connaissais pas du tout avant). Elle est atteinte d'une maladie méconnue : la maladie cœliaque, c'est-à-dire qu'elle ne peut absolument pas manger de gluten. Pas même une miette. Elle nous raconte donc avec beaucoup d'émotion la vie qu'elle mène depuis son plus jeune âge : un parcours semé d'immenses difficultés qu'elle surmonte avec beaucoup de courage. Comment, en effet, résister aux pains au chocolat lorsqu'on a 7 ans ? Aux crêpes ? Aux biscuits ? Aux spaghetti ? Je ne peux l'imaginer... Dès les premières pages, j'ai compati pour Delphine car elle parvient à transmettre sa douleur et son désarroi. Mêlé de malaise, de gêne, et surtout de honte vis-à-vis des autres, ce sentiment d'être différente et de ne pas être comprise est terrible à lire. Elle a mené un véritable combat contre un mur d'obstacles : la maladie elle-même (des années pour la diagnostiquer), le regard des autres, leur méchanceté et leur ignorance (dans les restaurants par exemple), et enfin, les envies alimentaires. Car cette maladie prive énormément. Le rapport de l'auteur à l'alimentation est double. D'un côté elle a toujours voulu manger comme les autres sans le pouvoir (envie), de l'autre, lorsqu'elle goûtait des aliments à base de gluten après des années de privation, elle avait une forte réaction d'aversion (dégoût). Comme si son corps lui indiquait que ce n'était pas fait pour elle.
Enfin, dernier obstacle totalement affligeant : la méconnaissance et la froideur du monde médical face à un tel cas présentant d'étranges symptômes. Heureusement, Delphine de Turckheim est tombée un jour sur un médecin plus humain et consciencieux qui lui a sauvé la vie en identifiant la maladie.
Aujourd'hui, il est plus facile de s'informer sur ce sujet : livres de recettes dans gluten, nombreux blogs, vague du bio (je le vois moi-même dans le magasin bio où je travaille en discutant avec des personnes qui soupçonnent une intolérance au gluten). Un tel témoignage contribue sans aucun doute à faire connaître la maladie cœliaque et à redonner espoir à des centaines de personnes.
Très agréable en visuel, ce petit livre se lit vite (trop peut-être ?), l'auteur a la gentillesse de nous offrir quelques recettes simples et nous laisse même entrevoir la possibilité d'un futur livre de recettes.
L'essentiel réside donc dans cette conclusion (bien résumée par la 4ème de couv') : il est tout à fait possible de vivre normalement avec cette maladie. Il suffit juste de la diagnostiquer à temps.
|
|
|
28-03-2012 |
|
Kabylie Twist, de Lilian Bathelot, Gulf Steam éditeur.  En pleine actualité sur la fin de la guerre d'Algérie (50ième anniversaire), j'ai lu ce roman avec une certaine avidité, et je me suis plongée dans l'histoire de ces événements qui m'étaient jusque-là quasi inconnus.
Présenté par Les Agents Littéraires comme un policier, je dirais plutôt qu'il s'agit d'un mélange d'aventures et d'histoire. Un « docu-fiction », en quelque sorte.
Le roman met en scène plusieurs personnages selon le concept suivant : un narrateur différent à chaque chapitre (9 narrateurs au total). On passe d'un personnage à l'autre, d'un point de vue à l'autre, sans pour autant se perdre ou dévier de l'histoire. Au fil des pages, le récit se met en place, les histoires s'imbriquent, se rejoignent, et, enfin, ne font qu'une. L'image d'un puzzle me paraît idéale pour décrire cet effet.
Fiction mêlée de réalité, il retrace les moments difficiles d'une poignée de citoyens durant la guerre d'Algérie : jeunesses brisées par les horreurs de la guerre, attaques militaires, amitiés, rêves de réussite, crimes crapuleux...
Le début du récit m'a donné un peu de fil à retordre, essentiellement à cause du style, très bref, avec des phrases courtes, voire sans verbes. Les nombreux retours à la ligne brisent le regard et la lecture. Mais, petit à petit, je me suis habituée, et je me suis totalement laissée emporter dans les vies pleines d'énergie des jeunes protagonistes. Le destin de Najib et Claveline m'a particulièrement touchée.
J'ai pu découvrir la collection « Courants noirs » de Gulf Stream Editeur, très bien présentée. Dans « Kabylie Twist » (je ne sais pas si c'est le cas dans chaque ouvrage de la collection), des annexes bien documentées présentent de façon claire et résumée l'histoire de l'Algérie depuis le XVIème siècle. Bravo pour cet ajout qui se révèle très instructif.
En conclusion, un très bon livre, que je situe entre le documentaire et le roman d'aventures, qui m'a ouvert les portes de la connaissance sur cette guerre ; guerre, qui, je m'en suis aperçue en discutant avec quelques personnes, cache encore son lot de non-dits, de tabous, de honte et de souffrances.
|
|
|
30-01-2012 |
|
C'est à ma bibliothèque de village que l'on m'avait conseillé ce livre. Pas emballée au premier abord, j'avais repoussé sa lecture. C'est maintenant chose faite. Cette histoire de jardin, de famille et d'amitié est fraiche comme la rosée, tendre, belle et simple. Un vrai conte actuel avec la difficulté de la vie en toile de fond. L'écriture est rapide, sobre, l'auteur va à l'essentiel avec des phrases courtes, mais qui disent tout. L'emploi du présent m'a beaucoup plu : on rentre plus dans l'histoire et celle-ci est plus réelle. Si vous avez besoin d'un bon bol d'air frais, et d'une histoire touchante qui vous fera peut-être, comme moi, verser une petite larme, ce livre est pour vous ! (je ne vous en dit pas plus que le scénario, la quatrième de couv' est suffisante et il faut oser attendre les surprises !). Titre : Tom, Tom, tout petit homme, Tom, de Barbara Constantine.
|
|
|
Lectures du moment 
